Underworld

Non non, je ne vais pas rendre hommage à Kevin Costner, ni même gratifier d'un seul clin d'oeil cet horrible film. Mais plutôt rendre hommage aux physiciens souterrains, aux inconnus de laboratoire, aux pantalons trop courts et aux cheveux trop blancs. Le CERN, Centre Européen de Recherche Nucléaire, est une vieillerie désuète (oui je sais je me répète, mais ce sont de jolis mots) et grise, foyer d'autant de vieille physique et de vieux physiciens hirsutes et hagards. Mais ce site haut combien historique héberge aussi le LHC, le Grand Collisiionneur de Hadrons (ça pète hein??), fleuron de la physique moderne, grandiose, flambant neuf, fruit de la conjonction de cerveaux venus du monde entier, et sensé nous projeter (enfin!) dans la connaissance ultime d'un monde physique vieux comme le Big Bang. Que de contradictions et de contrastes!!

Tout ce petit monde cohabite donc au sein de ce qu'il faut bel et bien appeler une ville. Ou un village. Une entité consistante. Car on peut tout faire au CERN, travailler bien sûr, mais aussi manger, boire, se saouler, dormir, baiser, du vélo, de la voiture, de la cuisine, de la musique, du sport etc.... Et l'autarcie arrive vite, très vite!! C'est fou de voir avec quelle facilité on s'y laisse attraper, et l'on peut vivre ainsi très longtemps, sans sortir de son petit monde, dans un état d'esprit très « particulaire », en sus d'être très particulier. Alors bien sûr c'est satisfaisant se sentir son cerveau travailler en permanence, de voir le monde en atomes, en forces, en énergie, en position d'équilibre, mais c'est aussi « claustrophobique »!! Et visiblement il y en a un paquet qui y sont restés trop longtemps! Et encore je ne vous parle pas du racisme latent que ça génère (vis à vis des gens qui « ne comprennent rien», ou sont pauvres), ni du sexisme (le nombre de filles est ridicule, et encore il s'agit comme dirait un certain espagnol, de pouvoir les distinguer des hommes!). De l'autre côté ya aussi la chaleur humaine, le temps qu'on peut avoir pour les autres (les autres ne sont pas morts je vous le rappelle), la compréhension immédiate entre ceux qui se dédient à la science, qui y passent leurs jours leurs nuits et leurs rêves, et de la bonne bière.

C'est trèèèèès curieux. Je le recommande chaudement. Vive la physique! Hihi